Secrétaire, c'est tout un art, toute une subtilité... Vous ne savez pas vous, non initié le mal que peut faire une secrétaire échaudée ou maltraité au téléphone. Ha ! La vengeance est un plat qui se traite en classement vertical. Mais avant tout, ne commençons pas par la fin remontons aux fondements de cette vie en technicolor. N'ayez pas peur, on va faire vite, pas assez de temps et trop de choses à voir.

Alors voilà, Maggy n'aime personne, n'a jamais aimé personne et n'aimera jamais personne. C'est une asociale, agoraphobe et grincheuse. Ce n'est pas qu'elle a peur des gens, mais simplement qu'elle ne les aime pas, un simple attroupement dans une grande surface suffit à la faire grogner pendant de longues minutes. Pourquoi les gens doivent-ils absolument sortir en même temps qu'elle ? C'est une coalition ? Elle contre le monde entier ? A sa naissance, un groupe a été crée pour lui pourrir la vie. Si, c'est obligé, sinon, sa première affectation en tant que fonctionnaire n'aurait pas été un établissement pénitencier... eu scolaire. Oui, scolaire... c'est ça le terme quand il y a un attroupement de jeune à qui on tente de bourrer le mou pour faire entrer un semblant de savoir dans ce qui leur sert de soupière.

Détrompez vous immédiatement ! Gargamel, car oui, c'est à eux que la pauvre Maggy doit ce magnifique surnom qu'elle a adopté depuis. Donc je reprends pour les deux du fond. Gargamel n'a jamais été un enfant. Naon, elle est née adulte, comme ça, avec son collier de perle et ses lunettes. Enfin presque, parce que de son temps c'était pas comme ça. Ben non... elle a fréquenté une école de fille tenu par des sœur à cornette. Elle avait des cours de latin, de couture... Et oui, on ne leur apprend plus rien aux jeunes maintenant !

Donc, hormis son aversion pour les enfants, mamie a des passions dans la vie. Mais oui, comme tous le monde. Elle n'est pas seulement une rose défraîchie de... née en 1953. La jeune Maggy venant de commencer son travail de secrétaire éprouve une fascination morbide pour son ôte agrafe. Morbide ? Oui, si on s'y prends bien, on peut se scarifier avec un ôte agrafe. On peut même se pincer et s'égratigner, se faire mal. Elle aime beaucoup les fasteneurs aussi... les non initiées ne comprendront pas cet engouement. Ce plaisir à pouvoir relier des feuilles soigneusement rangés au préalable dans un classeur. Elle aime les tableaux excel et les procédures. Chaque tâche doit avoir une procédure, d'ailleurs, à Epsway, depuis qu'elle y est en tant que secrétaire de direction, le mur au dessus du photocopieur est placardé de feuilles. « recto-verso » « envoyer un scan directement dans le mail » ou autre.

Moquez vous ! En attendant, quand quelqu'un aura besoin de faire une recto verso ou une empreinte à zéro sur la machine à affranchir, vous serez bien content de les trouver ses procédures.

Si il y a bien quelque chose qui l’énerve, c'est les documents administratifs, quand ils ne sont pas correctement complétés... Vous ne vous rendez pas compte à quel point ça peut la faire sortir de ses gongs. Une fois, elle en à même cassé la mine de son critérium. Cet acte de barbarie l'a presque rendu malade.

Le pire souvenir dans sa carrière de secrétaire était bien évidement quand elle tenait l’accueil d'un lycée. Un de ces horribles cancrelat avait fait ce qu'il appelait sans aucun respect pour ses nerfs une « tempête du désert ». Imaginez, vous revenez de votre pause déjeuné dans un self bruyant au possible, avec des collègues abominables et vous retrouvez votre bureau saccagé. Le pot à trombone renversé, les élastiques éparpillés, un tas informe de papier froissé, les stylos éparpillés n'importe où. Alors que les stylos, et ça, tout le monde le sait, c'est à GAUCHE de l’encrant du minitel... eu, ordinateur ! Sale braillard chouineur ! Si ça n'avait tenu qu'à elle, on aurait durement supplicié cet élève outrecuidant... mais non, sous prétexte qu'il y avait de nouvelles méthodes d'éducation... Ah, il était beau le résultat.

Enfin. Bref. Pour elle Epsway est un havre de paix. Si si... bizarrement, quand on déteste les enfants, il est moins fréquent d'en retrouver dans les hôpitaux psychiatrique. Oui, parce que quoi qu'on en dise, même si les pensionnaires ne sont pas censés être vraiment fou, on ne lui ôtera pas de la tête qu'ils sont quand même tous complètement barjos dans cet établissement. Heureusement qu'elle est saine d'esprit. D'ailleurs, récemment, elle a eu une conversation avec Mr Fin du Monde, quel charmant garçon. Il est très calé sur son sujet, c'est toujours un régal de partager un bon moment avec un jeune homme cultivé. En connaître autant sur les calendriers mayas.

Bref, Gargamel est quelqu'un d'imperturbable qui ne s'étonne de rien. Nous sommes dans un asile ! Qui a un sang froid exceptionnel et qui a en général une bonne capacité d'adaptation tant que ça ne touche pas son cercle proche. Son bureau c'est SON territoire ! On ne touche pas au risque de subir un hara-kiri avec un bloc de postit. Ce qui je l'avoue, peut être fastidieux, surtout si on en a pas l'habitude.

Je pense que pour cerner quelqu'un, il faut voir son intérieur... Chez Gargamel, tout est propre, il y a des napperons sur des meubles massifs, des photos de son défunt mari, parce que lui, c'était un gars bien ! Une magnifique misère posé sur un coin de buffet, un canapé en cuir brun, les même depuis plus de dix ans. Une table en chêne avec des chaises trop lourdes recouvertes de cuir de chèvre tanné et teint en blanc. Sur la table, il y a les éternels soupières et vases en éteint. Au mur, il y a de magnifique paysages peints par son mari à ses heures perdues entre deux crane de chevreuil cornu. Parce que Claude -son défunt époux- était passionné de chasse, pèche et peinture.

Maggy aimait bien cuisiner le gibier et faire des confitures avec les fruits du jardin... avant, maintenant, elle se contente de plats cuisinés lorsqu'elle est seule... Grande adepte de thé et de tapisserie à fleur, chez elle flotte une odeur de pot pourrie.

Vous ais-je déjà dit que son mari était comptable et que donc, ils avaient une situation aisé ? Maintenant, elle touche une pension, mais a souhaité continuer son travail, même lorsqu'elle à quitté la fonction publique pour être à son propre compte. C'est d'ailleurs comme ça qu'elle a atterri à Epsway... En même temps vu le directeur, il faut bien quelqu'un pour lui mâcher le travail... Sans mauvais jeu de mot bien sur.